

STAGE d’ ENLUMINURE par Marine NICOLAS
10 et 11 MAI 2025
Rappel Des drôleries plein les marges
À l’aube des années 1250, les marges gothiques basculent dans un autre univers. Les manuscrits du Nord de la France, des Pays-Bas méridionaux et de l’Angleterre, se chargent de « drôleries », un décor inédit qui va mettre à mal toutes les normes iconographiques.
Rapide floraison d’un genre anticonformiste
Dans les manuscrits flamands, des motifs profanes et humoristiques, se multiplient à l’extérieur du texte et de son illustration. Autrefois simples prolongements des lettrines, les décorations marginales se peuplent d’animaux, de monstres, d’anthropomorphes et d’hybrides inspirées par la culture populaire, et traitées comme reflets des comportements. Tout est retourné : le cerf poursuit le chasseur, les soldats en armure s’enfuient devant des escargots et l’âne enseigne les Écritures. Les gens d’église, les nobles, les bourgeois, les clercs, toutes les catégories sociales ou presque deviennent l’objet de moquerie, malmenées de manière crue ou métaphorique par une faune exubérante. Le but de ces satires parfois très virulentes est avant tout le plaisir et l’amusement. Provoquer le rire aux dépens des autres et de soi-même.


Pourtant résolument anticonformiste et novateur, le genre ne durera que quelques décennies. Dès la fin du 14e siècle, la prolifération des végétaux supplante progressivement les drôleries animales ou humaines dans les marges originaires des Pays-Bas méridionaux. Peu à peu, les bordures des folios se couvrent d’antennes et de ramifications reliant entre elles des éléments floraux, des acanthes, des lianes, des pommes épineuses et des tiges qui s’associent et se mêlent pour suggérer une multitude de combinaisons possibles. Les figures s’effacent devant les plantes et les feuilles qui sourdent des initiales et des lettrines. Il existe, bien entendu, quantité de contre-exemples, mais la tendance est manifeste, notamment dans les livres d’heures et les psautiers où les figures grotesques préservaient pourtant de l’ennui et consolaient de l’aridité de la lecture.

L’invention des « bas de page »
Un genre inédit émerge dans les marges au début des années 1420-1430 : les « bas de page ». Des images supplémentaires qui complètent les scènes, souvent par des liens typologiques. Sans définitivement les reléguer aux oubliettes, elles aussi ont contribué à confiner les « absurdités » dans des espaces sans cesse plus restreints. En dessous des illustrations principales, prennent place dans les marges inférieures des épisodes narratifs presque indépendants.

Pour l’essentiel toutefois, les décorations marginales de ce siècle d’or de la miniature flamande restent surtout ornementales. Englouties par les illustrations principales, les marges n’incarnent plus cet univers « aux confins du monde » qui permettait de dépasser les limites du conventionnel. En voulant rivaliser de manière excessive avec la peinture de chevalet, l’enluminure s’éloigne de sa véritable raison d’être : la mise en image de l’écriture. Inévitablement, les drôleries participent au naufrage. Elles aussi abandonnent toute signification cachée. À la fin du siècle, les médailles de piété, les fleurs aux teintes douceâtres et les plumes de paons ont définitivement remplacé les singes iconoclastes.
Le stage en lui-même :
Soit, nous redessinions le bas de page que Marine nous avait apporté, soit nous utilisions les dessins photocopiés de ce bas de page… Tout le monde a préféré utiliser les photocopies car nous ne voulions pas perdre une ou deux heures à réaliser le dessin et sûrement moins bien que la photocopie. Marine nous a montré alors comment réaliser rapidement une dorure :
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A partir de la mixtion à dorer : peindre avec le pinceau en rapport avec la surface à dorer, les emplacements que nous voulons dorer… attendre que cette mixtion soit quasiment sèche et recouvrir la surface recouverte de mixtion, de parties de feuille d’or. Puis bien passer le pinceau sur la dorure pour bien l’appliquer. Puis avec un gros pinceau enlever le trop plein de dorure. Il ne doit rester que la partie dorée correspondant à la surface de la mixtion.
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A partir de gesso pour dorure ( plus long mais plus professionnel). Passer le gesso sur les parties à dorer. Laisser sécher puis repasser 3 fois ce cycle pour donner du volume au gesso. Lorsqu’il est complètement sec et durci, frotter le avec un papier abrasif fin, afin de supprimer les aspérités. Appliquer un air chaud et humide en soufflant sur le gesso avec un tube papier pour le rendre collant. La feuille d’or peut alors être déposée. Une fois la dorure terminée, l’or peut être bruni avec un brunissoir en agate puis lustré avec un chiffon de soie . Cette version n’a pas été expérimentée durant le stage.
Une fois l’or déposé et bruni, nous terminons notre bas de page en peignant le reste de la frise avec de la gouache en respectant les drapés … Exemples de drapés



Les résultats de notre bas de page est présenté par nos dix exemples suivants :










