« Le CALAME 33 » EN SORTIE ANNUELLE
Le 4 juin 201 au petit matin, nous partons pour notre sortie annuelle, direction Saint- André- du- Bois.
Nous avons en effet rendez-vous pour une visite guidée au Château Malromé, domaine familial d’Henri de Toulouse-Lautrec, célèbre peintre et lithographe.
Un peu d’histoire :
Henri de Toulouse-Lautrec est né à Albi en 1864. Il passa son enfance à Paris et dans l’Aude au Château de Céleyran . Il est issu d’une famille aristocratique où prévalait le sens de la gloire, du courage et le goût passionné du cheval et de la chasse. Mais comme son père, son aïeul et ses deux oncles, Henri de Toulouse-Lautrec adorait dessiner.
En 1878 on lui découvrit une maladie osseuse incurable qui lui causa deux fractures des fémurs, dès lors pour surmonter son handicap il se consacra à la peinture.
Il devint un peintre du postimpressionnisme, un illustrateur de l’Art nouveau, un remarquable lithographe. Il a croqué le mode de vie de la bohème parisienne à la fin du XIXe siècle.
Sa mère, la comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec réalisa l’acquisition du Château de Malromé avec la dot perçue lors de son mariage en 1883 car elle est attirée par la proximité de Verdelais, haut lieu de pèlerinage. Son fils se plaît en ces lieux « peint sans relâche et pour se détendre, rame et tire à l’arc ». Adèle sera son principal modèle.
Il finira ses jours à Malromé le 9 septembre 1901 et c’est dans le cimetière de village de Verdelais qu’il est enterré.
Le Domaine de Malromé couvre une superficie de plus de 57 hectares, dont une quarantaine consacrée à la vigne. Le vignoble de Malromé, exploité depuis au moins cinq siècles a la chance de reposer sur un terroir d’exception fait d’alluvions argilo-graveleuses apportées par la formation du fossé pyrénéen qui a vu naître la Garonne.
Nous sommes accueillis chaleureusement par les responsables du lieu, dont madame Colette Paris, formée à la prestigieuse école du Louvre, passionnée et passionnante, qui va décrypter pour nous les reproductions des tableaux et affiches qui décorent les murs du Château.
Les appartements reconstitués à la Belle-Epoque permettent aux visiteurs de partager le cadre de vie de cette grande famille.
L’aile d’habitation est meublée comme elle l’était à l’époque de Lautrec et on retrouve sur certains murs les dessins de l’artiste. Nous admirons dans chaque pièce les reproductions des tableaux et des lithographies, les meubles superbes, les murs tendus de soie de Lyon à l’étage. Notre guide nous régale d’anecdotes et nous sommes sous le charme de la beauté du lieu.
A la fin de la visite guidée nous dégustons les vins du château et sortons sur la terrasse pour admirer le paysage et nos hôtes nous renseignent sur les futurs aménagements des chais.
Puis nous allons à Verdelais sur la tombe de Toulouse-Lautrec et visiter la Basilique Notre dame de Verdelais.
Nous terminons cette matinée bien remplie par un pique-nique joyeux au bord de la rivière, au lieu-dit « Le Luc » où se trouve une fontaine votive et un groupe sculpté de six personnages ; l’ensemble « dit du Pas de la Mule » en souvenir d’une statue de la vierge enfouie, date de 1860 et est classé depuis 2010 .
Petite explication du nom du lieu : En 1390 la Comtesse isabelle de Foix a trouvé une statue de la vierge, sa mule ayant posé sa patte dans un trou.
Direction Saint-Maixant pour notre deuxième visite guidée au domaine de Malagar, maison de François Mauriac.
Un peu d’histoire :
François Mauriac né à Bordeaux le 11/10/1885, vit toute son enfance entouré par une mère très pratiquante dont il est le fils préféré .
Son adolescence est marqué par plusieurs lieux girondins où il séjourne avec sa famille et cela influencera son œuvre : bourgs dominés par la bourgeoisie viticole ou forestière, aux climats lourds de secrets qu’il dépeindra dans ses romans.
En 1902, la mort de sa grand’mère Irma est un profond choc pour lui, alors adolescent, constatant la profonde hypocrisie de sa famille religieuse et bourgeoise qui se partage l’héritage au chevet de l’agonisante.
Il étudie la littérature, publie des poèmes (1909) mais connaît vraiment la notoriété avec la victoire de 1918. Il compose une œuvre romanesque magistrale qui lui vaut d’être élu à l’Académie Française le 1er juin 1933.
En 1952 il reçoit le prix Nobel de Littérature.
Son dernier roman « Un adolescent d’autrefois » trouve un accueil enthousiaste auprès de la critique et du public en 1969.
Il meurt à Paris le 1/09/1970 .
Notre guide nous fait visiter la maison de l’écrivain, dont il a hérité en 1927 à la suite d’un partage familial. C’est un lieu de mémoire mais c’est aussi un lieu de culture géré par le Conseil régional d’Aquitaine depuis 1986.
Malagar est une maison de maître enserrée par deux chais qui délimitent une cour intérieure avec un magnifique et spectaculaire tilleul, un parc de 4 hectares et un vignoble de 14 hectares. C’est un site exceptionnel dominant la vallée de la Garonne, la ville de Langon et la forêt des Landes.
Dans la maison, meubles et photos de famille, documents d’histoire nous font découvrir l’itinéraire de cet écrivain à travers l’histoire du XXe siècle.
Chaque pièce de la maison garde l’empreinte de sa vie, ses fauteuils préférés face au parc, son bureau, la cuisine par laquelle il préférait entrer lorsqu’il revenait de voyage et dont il aimait l’aspect simple et rassurant…la cheminée devant laquelle il faisait des mots croisés ...
Après la visite guidée nous pouvions déambuler dans les jardins et les allées car c’était un jour de rendez-vous avec concerts, poésie et promenades …encore un beau moment partagé.
François Mauriac a écrit «Toutes mes créatures sont pétries de l’argile de Malagar ou de l’alios de Saint-Symphorien ».
Nous sommes revenus sur le Bassin enchantés par cette journée … riche en échanges artistiques et littéraires …et en amitié !!!!